Nombreux sont les héros Triellois qui sont passés aujourd’hui dans un quasi oubli, heureusement, des témoins, des anciens combattants, des historiens, nous les ferons revivre ici.

Jean DROUOT–L’HERMINE

23 mai 1969, autoroute de l’Ouest. Un terrible accident de voiture vient de coûter la vie à l’un des plus grands chefs de la Résistance Française. Pourtant, pendant la période 1939-1945, Jean DROUOT–L’HERMINE avait frôlé la mort plus d’une fois. Il ne la redoutait plus. Elle avait fait partie de son quotidien durant ces années noires. Né en 1907 à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), Ingénieur, il fût élu député des Yvelines en 1958 à 1967 et fût également Conseiller Municipal de PARIS, Conseiller Général de la Seine et représentant au Parlement Européen de STRASBOURG. Son action pendant la guerre fût celle d’un Brave. Officier aviateur, il fût parachuté de nuit, à de nombreuses reprises pour rejoindre les maquis. Voici l’histoire de son long et périlleux combat pour la liberté. 1940- Démobilisé le 25 septembre, il tente en vain de rejoindre l’Angleterre d’octobre 1940 à mars 1941.

1941- Directeur de l’Ecole des Cadres du Dauphiné-Savoie, le Chef DROUOT profite de cette situation privilégiée pour commencer une propagande tous azimuts contre l’occupant, s’attirant ainsi les foudres de la LVF (légion des combattants aux ordres de Vichy). Fort heureusement l’enquête de Police dirigée contre lui n’aboutira pas, du fait de la communauté de vues entre les inspecteurs et l’accusé. Mais les plaintes s’accumulent. La Milice le surveille. En 1941, le journal de Vichy "La gerbe" publiera 3 articles contre lui, heureusement sans conséquences. DROUOT monte à Lons le Saulnier une filière pour faire franchir la ligne de démarcation aux prisonniers évadés et leur fournit de faux-papiers.

1942- Le travail commencé en 1941 continue à prendre de l’ampleur en raison des persécutions contre les Juifs. Mais les cachets officiels de Beauvais et d’Epinal deviennent suspects et il faut trouver une autre filière. Des juifs de 15 à 25 ans sont embauchés à l’école. DROUOT aide "La Chaîne" à Lyon à cacher des enfants dans le grand Séminaire et dans les familles. En août, il rencontre Lucien Rebattet, auteur du livre " Décombres" et rédacteur à "Je suis Partout", journal fasciste aux ordres de Vichy qui porte plainte contre lui en l’accusant d’être le Chef du Gaullisme et du Sémitisme dans la région. C’est beaucoup d’honneur, mais les conséquences sont alarmantes. Pour éviter d’être arrêté, il usera de ses relations, mais devra néanmoins fuir la région sans attendre. DROUOT est devenu tellement dangereux aux yeux de la milice qu’il provoque même, sans le vouloir, une scission dans sa branche locale, entre les modérés et les ultras qui souhaitent le voir disparaître. Appelé à se rendre à une manifestation à Uriage le 1er août, il parcourt à pied les 100km qui le séparent de son but, avec plus de 100 de ses anciens stagiaires, en chantant "la Marche Lorraine" et "Alsace Lorraine" à pleins poumons dans chaque ville traversée sans crainte du scandale et de la répression toujours possible. Il fallait avoir un moral d’acier pour oser redresser la tête, en ces années sombres. Il est probable que c’est par l’outrance de cet exploit, qu’aucune arrestation ne s’en suivit jamais, tant l’impact sur les policiers Français fût grand. Une telle attitude ne pouvait qu’ébranler les consciences et décider les plus hésitants à entrer dans la lutte à ses côtés. Un ex commandant Italien qui s’était battu aux côtés de la France en 1917, venu pour arrêter DROUOT, lui avait même dit : "Avec des types comme vous la France n’est pas perdue…, je souhaiterais pouvoir en dire autant de l’Italie qui elle est perdue, je vous demande de me serrer la main". Rendant hommage à son courage, il partit sans arrêter DROUOT.

1943- en Janvier, l’école d’Uriage est supprimée par décret du collaborateur LAVAL. DROUOT appelle alors tous les dirigeants des écoles régionales à démissionner. Ce qu’ils font tous sauf un. Aux sanctions demandées envers lui par le gouvernement, DROUOT répond par le mépris, en mettant à la porte le Secrétaire d’Etat à la Jeunesse. Il amène au château 150 pauvres gosses qui resteront 3 mois sous couvert d’une fausse colonie de vacances. DROUOT mettra à profit cette période pour monter ce qui allait devenir le futur noyau de la Résistance du Département de la Drôme. Le premier maquis est installé depuis février à 10 km de l’école. Il faut l’aider habiller les hommes, les nourrir. Dès juin, il faut monter de nombreux camps. Le Vercors se remplit, mais il est indispensable de trier parmi ceux qui y montent chaque jour pour éviter les infiltrations Vichystes. En même temps, les sédentaires inorganisés et séparés par des rivalités de clocher doivent être structurés en groupes, en sections et compagnies. La Résistance armée ne pourra trouver sa force que dans l’unité. Tout ce travail sera fait entre janvier et novembre. Parallèlement, avec l’équipe qu’il a groupée autour de lui, DROUOT reçoit le premier parachutage et utilise en 20 jours tout le plastic reçu. Il participe lui-même à toutes les actions de sabotage, notamment l’Usine de Carbone Lorraine, seule usine de France et d’Allemagne à fabriquer les charbons des projecteurs de D.C.A (défense contre avions). Il y pénètre de nuit alors que l’usine fonctionne, dépose ses explosifs à l’intérieur du transformateur et 20 minutes après tout saute. Il est à Romans, à Valence et à Tain où tout explose derrière lui y compris un allemand et le milicien de garde qui sont tués. Fin novembre, le secteur Sud étant organisé, il est appelé au commandement départemental des F.F.I (forces françaises de l’intérieur) qu’il a charge de constituer en urgence. Le Chef départemental se croyant traqué par la Gestapo a fui. Il ne laisse derrière lui aucun contact. Il faut donc tout reprendre à zéro, avec les précautions qu’on imagine, pour éviter de se faire infiltrer. Deux mois seront nécessaires pour renouer le fil. DROUOT fera alors éclater son ancienne équipe où chacun va être chargé d’un poste écrasant. Une équipe spéciale d’épuration est constituée. Il serait fastidieux d’énumérer toutes les actions réalisées dans la Drôme du 1er décembre 1943 et le 6 juin 1944(débarquement allié). En voici le résumé :

  • 108 attaques contre la circulation ferroviaire
  • 107 locomotives hors d’usage
  • 500 allemands tués et 1 millier de blessés
  • 5 agents de la Gestapo et 25 indicateurs tués.
  • 20 usines en partie détruites
  • 57 destructions de lignes à haute tension
  • Réception de parachutages issus de 67 avions

Et le 6 juin au matin, 4000 hommes en armes, organisés en 3 bataillons de 28 compagnies étaient au combat. Le 1er accrochage a lieu à 9h du matin. Ce régiment devait voir grossir ses effectifs de 4000 à 7500 hommes du 6 juin au 30 août. Après le 6 juin et pendant une courte période (24 jours) pendant laquelle il commande le maquis de la Drôme, le Commandant DROUOT-L’HERMINE protège l’avancée ouest du Vercors, sur le plateau de Combovin où se trouve son P.C avec le 2ème bataillon. Il subit chaque jour les attaques ennemies (terrestres et aériennes), mais jamais les Allemands n’arriveront à le déloger et ceci malgré des pertes très importantes pour l’envahisseur. Le 1er Juillet, il est promu Lt. Colonel et envoyé par le Gl. Joseph Zeller, prendre le commandement des Hautes Alpes, du Nord des Basses Alpes et du Sud de l’Isère, formant ainsi le verrou défensif des Alpes Centrales. Après 7 jours de voyage mouvementé, DROUOT et 9 officiers en uniforme, traînant avec eux 3 tonnes de matériel, arrivent en Champsaur où la résistance est plus qu’embryonnaire. Quelques jeunes francs-tireurs se cachent dans les montagnes sans armes, sans moyens. DROUOT se heurte alors à une opposition violente de la part d’éléments armés qui craignent non sans raison que son arrivée n’amène une bagarre contre les troupes d’occupation et que ces derniers réagissent. Passant outre, DROUOT en uniforme, se montre partout, sillonne tout le secteur en voiture, avec le fanion tricolore au vent. Il crée ainsi un tel remous dans toute la région que les Allemands n’osent plus sortir des grandes villes, comme Gap ou Briançon, autrement qu’en convoi lourdement armé, attachant des otages liés à leurs camions ou à leurs automitrailleuses. Dans le Champsaur, le Dévoluy et Valgaude-mar. Il met en mouvement des unités de choc qui prennent le nom de Commandos de l’HERMINE. Le 20 août, il prend Gap en faisant 1200 prisonniers Allemands, une heure avant l’arrivée des Américains. Puis, ce sera la montée fulgurante sur Grenoble, de Sisteron à cette ville, les routes ayant été déblayées par ses troupes. Enfin il conduira la division Américaine qui n’aura même pas un blessé. Puis, ce sera la reprise de Briançon, les combats de l’Ubaye en suivant la 2ème division marocaine du Gl. Carpentier, jusqu’à Belfort. Ses hommes s’engagent alors dans les batailles d’Héricourt, Belfort, Bourbach, et enfin Bischwiller. Les combats seront des plus rudes. Ses commandos seront ensuite dissous par manque d’effectifs (81%de pertes). Le Lieutenant -Colonel DROUOT –L’HERMINE, blessé aussi devant la poche de Belfort avait fini de se battre et ramenait les restes de son unité à Valence. Ainsi prenait fin cette grande épopée. Colonel dans l’armée de l’air, Jean DROUOT–L’HERMINE était :

  • Commandeur de la Légion d’Honneur (remise par le Gl. DE GAULLE en personne)
  • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
  • Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille des Blessés
  • Médaille du Sauvetage
  • Distinguished Service Order (GB) Jean DROUOT-L’HERMINE qui résidait à l’Hautil après la guerre, repose dans le cimetière de Triel Sur Seine.

Henri Brialy

Henri BRIALY, une fourmi dans la lutte de la France pour sa liberté. Durant l’occupation allemande, M. Henri BRIALY était coiffeur à Triel. Résistant, agent de liaison il fournissait les faux-papiers nécessaires aux personnes recherchées pour les aider à passer en zone libre, puis en Espagne, sans égard pour les risques qu’il encourait au quotidien.

Son métier lui permettait d’être à l’écoute du moindre renseignement à exploiter pour le réseau de résistance auquel il appartenait. Comme dans tous les salons de coiffure, les conversations allaient bon train, mais l’ennemi était aux aguets. La moindre imprudence et c’était la catastrophe. Un mot de trop ou une confidence hasardeuse à un inconnu de passage qui paraissait de bonne foi et l’étau ne tardait pas à se refermer.

Dénoncé par un milicien, la Gestapo lui tendit un piège. Il fût arrêté dans son salon de coiffure et conduit pour interrogatoire au siège de la Commandantür (P.C de l’armée Allemande). Là il fût affreusement torturé puis déporté au camp de concentration de BUCHENWALD. Par miracle il échappa aux sévices corporels, aux privations, à la maladie et à la mort lente qui firent la triste réputation des camps d’extermination nazis.

Dès son retour à Triel, il prit une part active dans l’Association des Anciens Combattants locale afin de perpétuer pour les générations futures le souvenir de ceux qui n’avaient pas eu la chance comme lui de revoir la mère patrie.

Louis Amédée de BAST

8 Septembre 1795-18 Aout 1892 Triel recèle en son cimetière plus d’un personnage illustre. Malheureusement, la poussière du temps condamne tôt ou tard à l’oubli ces hommes et ces femmes d’exception dont le passage a pourtant par le passé, marqué notre histoire. Il en est ainsi de Louis Amédée de BAST, né à Paris en 1795, décédé et inhumé à Triel, sa ville, en 1892. Officier d’Empire, il fit partie de la Grande Armée, aux côtés de l’Empereur et participa à de nombreuses batailles. Dans l’ouvrage de Frédéric Mathieu, "Napoléon, les derniers témoins", aux éditions Sébirot (Massy-Essonne), on peut lire ceci :

"Entré au service de la Grande Armée, il effectue en qualité d’officier, les dernières campagnes de l’Empire (campagne de France 1814 et de Belgique 1815) à l’issue desquelles, le gouvernement de la Restauration le met à la "demi-solde". Il embrasse alors la carrière des lettres et débute en 1819 par une épître intitulée "Ma destinée". Au cours de sa longue carrière, Louis Amédée De BAST publie un grand nombre de romans d’aventures, de contes, de nouvelles à succès et d’articles dans divers journaux. Il est en 1838 avec Desnoyer et Gonzales, un des fondateurs de la Société des Gens de Lettres dont il deviendra le doyen. Lorsqu’il décèdera en 1892, à 97 ans, ses funérailles à Triel sur Seine déplaceront une foule nombreuse. (sources : Le petit Parisien 1-9-1888, Le Gaulois 6-8-1892, Dictionnaire Larousse du XIXéme". Il fut le dernier survivant des guerres Napoléoniennes dans notre département. Il repose toujours au cimetière de Triel dans la sépulture familiale.

Julia PESTEL

Comment une femme, si simple, si douce, à la vie "si ordinaire", a-t-elle pu devenir cette combattante acharnée, dans "l’armée des ombres". Tout un chacun se rappelle du "Père tranquille", ce résistant joué au cinéma par l’acteur Noël-Noël. En cette résistante de la première heure, la ville de Triel a eu, on pourrait dire, sa "Mère tranquille". Qui aurait pu soupçonner en ce petit bout de femme une telle énergie cachée, un tel courage, une telle abnégation. Et pourtant, il en est des individus comme du champagne, il suffit de faire sauter le bouchon pour que se révèle leur caractère, disait le philosophe. Les évènements graves qu’a subis la France dès 1939, vont en effet réveiller chez cette femme un esprit de revanche hors du commun. Madame PESTEL et son époux, étaient originaires du Nord. L’un comme l’autre avaient connu les deux guerres, l’exode et son cortège de souffrances. Chaque invasion les a laissés pillés, meurtris, mais jamais résignés. Ils vinrent alors s’établir à Triel sur Seine où une nouvelle vie plus sereine semblait s’ouvrir à eux. Hélas, la guerre les avait suivis jusqu’ici. Alors, refusant la soumission à l’occupant, Mme PESTEL qui n’avait qu’un objectif, servir son pays, parvint sous le couvert de la Croix-Rouge et de l’Aide aux réfugiés et aux familles nombreuses, à prendre contact avec la Résistance, au réseau ARC EN CIEL, où elle servit sous le nom de code "MERCEDES". A la disparition de ce réseau, elle rejoignit immédiatement le réseau"VENGEANCE",sous le nouveau nom de code de "MILLE-PATTES" qu’elle gardera jusqu’à la victoire. Chargée de mission, elle eut l’ingrate, mais noble tâche, de récupérer des aviateurs alliés tombés sur notre sol, de les faire passer en zone libre puis de les accompagner jusqu’aux Pyrénées, avec les difficultés que l’on imagine et au mépris du danger. Sa vie a été entièrement consacrée à faire le bien autour d’elle, avec un désintéressement admirable et souvent au détriment de son foyer, sans que les habitants de Triel ne se doutent de ses activités. Son attitude d’extrême prudence, les sens toujours enn éveil, lui éviteront à plusieurs reprises de tomber dans les griffes de la Gestapo (Police allemande). En 1944, à l’arrivée des alliés, elle ira elle-même avec le Maire, M. Rodier, négocier avec les Américains, pour que l’offensive d’artillerie qui va s’engager de part et d’autre des deux rives de la Seine, à hauteur de notre ville, ne débute qu’après que les Triellois aient été mis à l’abri dans les carrières de l’Hautil (Bérangère). Après la guerre, dans une France victorieuse, mais ruinée, l’activité sociale de Mme PESTEL fût très appréciée des Triellois, en particulier comme Conseillère municipale et également pour son action au sein de la Croix-Rouge où elle fit preuve de la plus grande générosité. Elle était titulaire de la Croix du Combattant, de la Médaille commémorative de la Libération avec barrette et de la Médaille d’honneur de la Croix-Rouge et du Mérite social. Elle méritait certainement beaucoup plus, mais le destin en avait décidé autrement et le 6 novembre 1969, Mme PESTEL nous quittait dans sa 88ème année. La même année, au cours d’une réception donnée à PARIS, dans les salons des F.F.L (Forces Françaises Libres), en l’honneur des aviateurs alliés qui avaient été abattus sur le sol Français, un agent Canadien, Colonel à l’époque, demanda des nouvelles de "la petite Dame". Hélas ! MILLE-PATTES venait de passer à la postérité, pour la grande histoire de la Résistance. Les aviateurs ne l’avaient pas oubliée. A ses obsèques, M. Champeix, Maire de Triel sur Seine, ancien résistant, entouré des membres du Conseil Municipal, des délégations d’Anciens Combattants , des élèves des écoles, de la Croix-Rouge, des Scouts de France et de nombreux sociétaires d’Associations Trielloises, était tous venus rendre hommage à cette grande Dame dont le dévouement n’avait d’égal que sa modestie. Mme PESTEL repose auprès de son époux dans le cimetière de Triel Sur Seine. Puisse sa vie servir d’exemple à notre jeunesse

Les frères Leiris

La rue principale de l’Hautil a reçu l’appellation de rue des "Frères LEIRIS" en souvenir et à la mémoire des deux héros Henri et François LEIRIS, tous deux enfants de l’Hautil, tombés glorieusement au Champ d’Honneur pendant la seconde Guerre mondiale. Henri et Francois LEIRIS ont vécu à l’Hautil une grande partie de leur enfance et de leur adolescence.

Henri LEIRIS naquit à Paris le 30 septembre 1921. En 1943, il réussit à gagner l’Afrique du Nord où il fut d’abord affecté au 1er régiment de Spahis Marocains puis au 2ème Commando de France. Sa citation à titre posthume est la suivante : "Sous-Officier d’élite, évadé de France, véritable chef, magnifique au feu, a trouvé une mort glorieuse le 20 Novembre 1944 à ESSART, alors qu’il attaquait avec deux chasseurs une section de troupe d’élite allemande" ;

François LEIRIS : né à Paris le 24 mars 1924, tenta, mais sans succès, de se rendre en Afrique du Nord. Apres avoir accompli en août 1944 une mission pour la Résistance à TRELOUP dans l’Aisne, il s’engagea dès la libération de Paris, au 2ème bataillon de choc qui se formait au Lycée Janson de Sailly. Sa citation à titre posthume pour la Médaille Militaire est la suivante : "Magnifique chasseur, a été pour ses camarades un symbole de discipline et de vaillance. Volontaire pour toutes les missions périlleuses, à forcé l’admiration de tous pour son courage et son mépris du danger.

Le 26 Novembre 1944, lors de la prise de MASEVAUX, s’est porté spontanément à l’attaque d’un groupe ennemi fortement retranché. Au cours de l’attaque, est tombé mortellement frappé en se portant au secours de camarades qui venaient d’être blessés". Les titres militaires de ces deux frères traduisent d’une façon particulièrement éloquente la valeur et le courage dont ils firent preuve. Leur Père, à qui nous devons cette sorte de citation à notre bulletin Municipal, était lui même capitaine au groupe des Commandos de France et c’est lui qui nous écrit : "les frères LEIRIS ont su mourir vaillamment".

Georges Roger Bourdy

Un héros Triellois de la Résistance. Aux périodes les plus sombres de l’histoire de France, il s’est toujours trouvé des hommes d’exception pour relever les défis. Refusant de courber la tête sous le joug de l’oppresseur, ils ont souvent tout quitté, maison, travail, famille, enfants, confort, pour apporter leur pierre à une lutte inégale, pour laquelle ils ont souvent donné leur vie. Vivant dans la clandestinité, obligés de fuir sans cesse pour échapper aux représailles, le sacrifice suprême de ces hommes de l’ombre doit rester un exemple pour les générations futures. Georges Roger BOURDY fût l’un d’entre eux. Mobilisé au début du conflit, en 1939, il est fait prisonnier par l’envahisseur dans une France en pleine débâcle qui vient de capituler. Refusant la défaite, il s’évade et entre dans la Résistance dès le mois d’août 1940. Son destin est alors scellé. Homme de caractère, meneur d’hommes, intelligent, rigoureux et fier, il sait qu’il ira jusqu’au bout de son engagement, quoi qu’il en coûte. Il crée alors à l’échelon départemental, l’Organisation Clandestine des A.V.S qui s’occupe spécialement de la fabrication des faux-papiers, cartes d’identité, tracts subversifs antiallemands et journaux clandestins dont il assure la distribution massive. Recherché par la Police Allemande (Gestapo) au mois de septembre 1941, il est contraint de changer de secteur pour échapper à ses poursuivants. Il passe alors dans la Marne où il est nommé responsable départemental du Front National (branche clandestine de la Résistance) Là, il réussit à regrouper les différents mouvements du département, pour en faire une organisation structurée. En juin 1942, il est nommé délégué Interrégional F.T.T.P (Francs-tireurs et Partisans Français) dans les départements du Doubs, de la Haute-Saône et de la Haute-Marne. Considéré comme activiste dangereux pour l’occupant qui le traque sans relâche, il n’en poursuit pas moins son action. Pour sa sécurité et celle du mouvement, il faut qu’il parte. Il est alors muté en juin 1943 dans le Sud-ouest, avec le grade de Commandant militaire. Habillé en ecclésiastique, il se joue des nombreux pièges tendus par les policiers nazis qui sont à ses trousses. Forts mécontents de ne pouvoir mettre la main sur lui, les services allemands, en quête de renseignements, vont alors s’intéresser de près à sa famille qui subira à son tour les tracasseries vicieuses et humiliantes de l’occupant. Sans résultat. Cependant, l’étau se referme sur lui peu à peu, inexorablement. A la suite d’une dénonciation, il est arrêté en mission le 21 septembre 1943 à Bordeaux, puis incarcéré au fort du Hâ. Dans ce lieu de sinistre mémoire qui verra souffrir et mourir de nombreux partisans de la liberté, il va résister héroïquement à ses bourreaux qui lui feront subir d’affreuses tortures. Dans ce haut-lieu de la résistance, la répression va être terrible et il sera fusillé le 26 janvier 1944. Il avait 37 ans. D’un courage hors du commun qui force le respect, il tombera sous la salve du peloton, en ce petit matin glacé, en chantant une dernière fois la Marseillaise. Il laissait une veuve et un orphelin âgé de 10 ans seulement. Mort pour la France, il repose dans le cimetière de Rochefort en Poitou-Charentes. Georges Roger BOURDY Lieutenant-colonel des Ex Forces Françaises de l’Intérieur est titulaire de la Croix de guerre avec palme et de la médaille de la Résistance Française. Il a été promu, à titre posthume, dans l’ordre de la Légion d’Honneur avec le grade de chevalier, par le Président du gouvernement provisoire de la République, le Ministre G. Bidault, le 3 septembre 1946. Sa famille réside toujours à Triel.